Connaissance du Vin

Nîmes le  03/12/2021

Chers amis oenophiles,

Petit à petit nous avons mis en cave et patiemment laissé vieillir 6 millésimes successifs de Sociando-Mallet, un vin de Bordeaux bien connu dont son propriétaire, Jean Gautreau, refuse la catégorisation "Cru bourgeois" tant il est souvent digne d'un Grand Cru Classé. Sans indication sur l’étiquette, sa devise est :

« Ni Classé, ni Bourgeois … Sociando-Mallet tout simplement »

 Il est maintenant l’heure de goûter tout ça ! Notre prochaine dégustation sera donc une verticale Sociando-Mallet, des années 1999 à 2004.

Verticale Sociando-Mallet

⁽¹⁾ Grace à la politique d'achat du club nous sommes heureux de vous proposer là une dégustation d'exception, qu'à priori personne d'autre au monde n'est en mesure de proposer. Et encore moins à ce prix. Le prix de revient de la soirée est de 60 €, le club a pris en charge 10 € afin d’alléger le coût de celle-ci.

Prochaine soirée le Jeudi 13 janvier 2022, les Châteauneuf blancs.

Vous êtes tenus d’avoir un passe sanitaire pour accéder au restaurant. Merci.

Cordialement,

le président, Fabrice Carreau

Les vins dégustés ce soir là.

Nos commentaires :

La cave de CDV a depuis longtemps conservé des Sociando-Mallet, et leur dernière dégustation avait eu lieu en 2016. Cette soirée rassemblait donc néophytes de ces précieux flacons et impatients de les redécouvrir et d’en apprécier l’évolution. Une verticale (goûter une même cuvée sur plusieurs millésimes) est en outre toujours un grand moment. 

 Quelques précisions sur la cuvée dégustée : la meilleure des deux rouges du Château Sociando-Mallet (une seconde étant dénommée « La Demoiselle »), porte la simple appellation Haut-Médoc. Cépages Cabernet-Sauvignon et Merlot majoritaires ainsi qu’un peu de Cabernet-Franc (proportions non connues précisément). Vignes à proximité de l’estuaire et en hauteur, sol sablonneux. Vinification en levures indigènes, chaque cépage séparément, puis élevage en fûts de chêne 18 mois environ, en barriques neuves.

2004

 Œil : rouge soutenu avec des reflets d’évolution, orangés et marrons. Un peu trouble.

 Premier nez puissant. Arômes de vanille, tabac, poivron, sous-bois, également lactés. Deuxième nez tout aussi vif avec notes animales et parfums de fruits rouges et noirs. Ample, très agréable.

 Attaque en bouche légèrement acide, tanins fondus mais avec de la matière, roulants, accompagnés de notes de bois brûlé. Très belle ampleur également. Ensuite, fruits noirs, cerise confite et caractère acidulé, avant une finale longue, végétale et un peu astringente, très légèrement asséchante.

2003

Œil : rouge profond, foncé, épais avec de belles larmes.

 Premier nez un peu fermé, arômes de poivron et de pruneau. Puis humus, fruits rouges, notes animales. Très riche.

 En bouche, attaque douce. Puis bois, cacao, fruits rouges également. Important équilibre, très jolis tanins doux et fondus, minéralité, belle fraicheur. Belle longueur.

2002

 Œil : grenat et reflets marrons, limpide, beaucoup de matière.

 Premier nez discret. Alcool, poivron, fruits rouges, bois, vanille, champignons sur la moisissure. Puis arômes de rose, de violette.

 Attaque en bouche assez fraîche mais destructurée, arômes fermentaires. Puis fruits rouges et cuir, finale un peu astringente et alcooleuse.

 2001

 Pas de dégustation possible : bouchonné ou plat selon les bouteilles, sauf une toutefois insatisfaisante.

 2000 

 Œil : rouge, très brillant. Couleur surprenante pour un vin de 21 ans : pas de signe d’évolution.

 Premier nez fluet mais très élégant, fin. Deuxième sur la framboise, la cerise, la vanille, les épices également. 

 Attaque en bouche très soyeuse, souple, ronde. S’estompe ensuite, avec des arômes de vanille, violette, griotte, de très légères épices ainsi qu’une note mentholée. Très élégant. Longue finale assez aboutie, de velours et de fruits confits. Grande richesse et beaucoup d’harmonie, un très bel équilibre. 

 1999

 Œil : rouge profond, grenat, avec marqueurs d’évolution. Un peu trouble.

 Premier nez assez vif, avec arômes de poivron et de vanille. Puis des notes animales, de gibier, de fruits noirs et de pruneau. Un magnifique nez, ample et très élégant.

 Une attaque superbe également, soyeuse et très ronde, « bonbon ». Un milieu raffiné lui aussi, confit, avant une finale fraîche, sur l’eau de vie, l’armagnac. Très grande harmonie nez-bouche.

On retiendra la tenue de ces vins dans le temps et leur magnifique évolution. Si l’ensemble a suscité son lot de plaisir, 1999 et 2000 ont fait l’unanimité. 2004 a beaucoup plu elle aussi, ainsi que 2003, bien qu’année de canicule, annoncée difficile dans l’absolu et à terme : on mesure ici plus encore, outre celle de la vinification, les contributions de l’encépagement et de l’emplacement choisis (acidité apportée par le Cabernet-Sauvignon, fraîcheur fournie par la hauteur et le sol sablonneux).

 Le plaisir pris par les participants fut manifeste tout au long de la soirée, ainsi que celui de notre oenologue, tout sourire en soulignant la possibilité de telles dégustations avec « Connaissance du vin », grâce à ses principes d’achats cohérents et de garde à long terme.